Résolution
Au bout de plus d'un an (voire un an et demi) de bloguage, je me pose des questions. Même si ce blog est parfois négligé par son administrateur, c'est une activité que j'aime bien parce qu'elle pousse à écrire un minimum et à prendre du recul par rapport aux choses qu'on y publie, puisqu'en relatant certains évènements on prend forcément de la distance.
Je crois que je vais donc mettre à profit une idée qui me trotte dans la tête depuis un petit moment : le journal. Bien sûr pas un journal d'ado qui se base principalement sur les mésaventures amoureuses de l'auteur et autres "le nouveau t-shirt de Brenda fait trop pite", mais tout simplement un petit compte-rendu journalier de ce que je fais. Plusieurs choses me poussent à le faire :
- Le temps passe et il me glisse entre les doigts. Je n'ai que vingt-cinq ans, certes, mais comme j'ai l'impression que j'en avais dix-huit il y a deux ou trois semaines, j'ai peur de me retrouver à soixante-quinze ans en moins de temps qu'il n'en faut pour s'en rendre compte avec un cancer de la prostate, la cataracte et la maladie d'Alzheimer. Le désir de laisser une trace, si infime soit-elle, est quelque chose qui me poursuit un peu. Obsession d'archiviste peut-être. Surtout que depuis qu'on m'a dit que je ne marquerai pas l'histoire, j'ai peur de disparaître dans les limbes. N'est-ce pas Virg ? Comment donc, on n'élèverait pas des statues à ma gloires dans les siècles qui viennent, mon portrait ne trônerait pas dans tous les lieux publics de France et de Navarre, des jours fériés ne marqueraient pas chacun de mes hauts-faits ?
- Je trouve que les banalités qu'on peut écrire dans ce type de journal peuvent prendre de l'intérêt avec le temps : je me suis occupé dans le cadre de mon boulot de la sauvegarde du journal qu'a écrit un abbé né en 1907 et mort en 2000, sachant qu'il l'a tenu de ses dix-sept ans jusqu'à sa mort. Bien entendu je n'en ai lu que quelques passages, mais je trouve ça plutôt émouvant et exotique, surtout lorsque les époques sont éloignées. Par exemple, pour le 17 juin 40, il a écrit "on demande l'armistice, jour de honte".
- Le témoignage du maire d'une commune (c'était une dame) qui me disait que dans sa famille, ils élisaient à chaque génération un "scribouillard" chargé de consigner les évènements familiaux, et qu'ils remontaient comme ça jusqu'au XIXe siècle. Ca m'a plu.
J'ai donc acheté aujourd'hui un cahier où je reporterai chaque jour ces petits riens de la vie qui font ces petits tous, comme dirait un présentateur télé de RTL9, l'avenir nous dira si je suis persévérant. J'y recopierai aussi certains des articles que je publierai ici.